L’élodée du Canada ou peste-d'eau (Elodea canadensis) est une espèce de plantes aquatiques monocotylédones de la famille des Hydrocharitaceae, originaire d’Amérique du Nord. Elle est couramment citée et utilisée comme plante d'aquarium pour sa forte capacité à oxygéner l'eau et de laboratoire car elle est facile à dupliquer et étudier. Introduite en Europe depuis le milieu du xixe siècle, elle y est considérée comme une plante envahissante (Europe occidentale et Europe du Nord), cependant son expansion est stabilisée depuis le milieu du xxe siècle du fait de l'introduction d'une espèce concurrente, l'élodée de Nutall.
Serge Brotin, du service Gestion et Entretien des Rivières du SyAGE, s'est rendu sur le site de la Queue de poêle, à Santeny, où le plan d’eau est envahi depuis plusieurs années par une plante vivace aquatique oxygénante : l’élodée du canada. Utile et bienfaisante dans les aquariums, son bilan est bien plus sombre dans le milieu naturel. « Cette plante concurrence les autres plantes aquatiques et asphyxie la mare en produisant trop de déchets verts (eutrophisation) qui pourrissent ensuite », explique-t-il.
Le Syndicat Mixte du Bassin de la Seudre et de ses Affluents a réalisé un premier rapport de suivi de l’expansion de l’Elodée du Canada sur le fleuve Seudre après effacement de l’ouvrage hydraulique de Chadeniers (Gémozac – 17260). Il nous présente le contexte de l’étude, le protocole suivi pour l’étude, les résultats N 1 après travaux et le bilan financier de l’opération.
Pour permettre à toutes les personnes qui fréquentent les lieux impactés (pêcheurs, randonneurs, bénévoles des AAPPMA, etc.) de contribuer à la détection de ces espèces, la FDPPMA 30 a contribué dernièrement au lancement d’un nouveau projet participatif, en partenariat avec d’autres acteurs impliqués sur cette thématique (Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, Établissement Public Territorial de Bassin des Gardons, Association Gard Nature). Il s’agit de prendre en photo l’espèce, d’indiquer sa localisation et d’enregistrer ces informations sur naturedugard.org (programme « détection précoce des invasives).
Particulièrement visibles en été lorsque les eaux deviennent dormantes (à l'étiage), chaudes, riches en nutriments et bénéficiant d'un ensoleillement maximum, les plantes aquatiques n'ont pas toujours bonne presse. Poussant très rapidemment (l'eau n'est pas un facteur limitant), elles gênent les activités nautiques et apparaissent aux contemplatifs de l'eau limpide comme un signe d'insalubrité. Ces végétaux sont pourtant au contraire le reflet émergé d'une importante mais discrète biodiversité : ces plantes hébergent en effet des escargots, coquillages et moules d'eau douce, les larves et adultes d'une multitude d'insectes, des poissons, des oiseaux et des mammifères amphibies.