Le territoire du Bassin d’Arcachon s’est construit autour d’un espace lagunaire remarquable de 174 km2, ouvert sur l’océan et alimenté par un vaste réseau hydrographique de plus de 4 000 km2. Urbain dans sa partie aval, majoritairement forestier et agricole en amont, le territoire est façonné par un nécessaire réseau de drainage. La recrudescence d’épisodes d’étiage marqués, mais également de phénomènes météorologiques plus intenses, entrainant inondations et submersions, invitent le territoire à repenser la gestion de ce réseau pour préserver tant la biodiversité que les activités économiques ou les biens et personnes, qui dépendent tous de la qualité de l’eau et de sa bonne gestion quantitative. Cela passe notamment par le ralentissement des eaux en amont des zones urbaines.
L’enjeu du projet ReZHilience, porté par le Syndicat Intercomunal du Bassin d’Arcachon (SIBA), lauréat fin 2020 de l’appel à projet de l’Entente pour l’eau concernant la restauration des zones humides en tête de bassins versants, est de restaurer les fonctionnalités de 6 secteurs (bassin de Canteranne, cours d’eau du Vigneau, du Cires, du Ponteils, du Betey et Canal des Landes) pour renforcer les régulations hydrologiques et améliorer la qualité des eaux.
Le Cernon, affluent du Tarn, possède un bassin versant topographique de 220 km2. Situé en zone karstique, ses limites hydrogéologiques sont différentes avec un bassin estimé à 260 km2. Régulièrement soumis à des épisodes méditerranéens, ce bassin a subi une crue plus que centennale le 28 novembre 2014 engendrant de nombreux dégâts dans la vallée. Les habitants ont été lourdement touchés (habitations et entreprises inondées, perte d’emplois...). Sur la commune de St-Georges de Luzençon, les dommages se sont élevés à 300 k€ (sur un total de 600 k€) obligeant le déplacement d’activités économiques et sportives.
Le projet a pour ambition une approche globale à l’échelle du bassin versant pour mieux comprendre les phénomènes de crues et réduire l’impact des inondations avec comme enjeu la réduction des risques d’inondations sur les zones urbanisées, tout en respectant le fonctionnement naturel des écosystèmes aquatiques par la restauration d’une zone d’expansion naturelles de crues (ZEC).
Des aménagements ont été réalisés pour préserver la qualité du site tout en maintenant son rôle de champ d’expansion des crues. Son ouverture au public a été un des axes principaux du projet, afin de permettre la découverte de la biodiversité présente et de sensibiliser les citoyens à la richesse de leur environnement. La présence de plusieurs espèces protégées dont la Jacinthe de Rome, la Céphalaire de Transylvanie ou l’Alpiste bleuâtre a nécessité une demande de dérogation pour pouvoir réaliser les travaux.
A la base, la communauté de Mesland a constaté des problèmes de voirie sur le ruisseau de la petite Cisse qui, chenalisé, longeait la rue des Fontaines. La dynamique de la rivière artificialisée entrainait des problèmes d’érosion, menaçant la voirie. Le SMBCISSE s’est alors lancé dans un travail de remise en fond de talweg de ce tronçon de la Petite Cisse, ce qui a permis, au passage, d’aménager une zone d’expansion de crue de 5000 m2 où la rivière peut déborder, dissiper son énergie, s’infiltrer dans les sols et s’auto-épurer.